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Vendredi 24 avril 2015, j’étais invité, comme un certains nombre d’opposants au futur projet de loi sur le renseignement, a rencontrer le député Christophe Borgel (Député P.S. de la 9ème circonscription de Toulouse) pour échanger sur ce sujet.
Nous étions environ une quinzaine de personnes à avoir fait le déplacement (essentiellement des informaticiens, à croire que nous sommes les seuls à nous intéresser à ce projet, ou du moins les seuls à êtres inquiets à son sujet).
La discussion fut passionnée, il y a eu quelques élévations de voix, mais nous avons pu exposer nos craintes majeures :
- Ethiquement mettre potentiellement toute la population sur « écoute » nous semble disproportionné au vu des objectifs de la loi
- La mise en place de boîtes noires au sein du réseau Internet Français a deux problèmes majeurs :
- Cela va fragiliser le réseau en rajoutant une couche qui pourra être potentiellement piraté comme le reste.
- Il sera très difficile techniquement de les enlever une fois installées, même si la loi le prévoit
- Les algorithmes de ces boîtes présentent divers inconvénients :
- Ils devront à priori stocker un historique de navigation internet de chaque internaute, si ce dernier doit effectivement détecter « un comportement suspect » via l’étude des habitudes de navigation
- Ils pourront facilement être étendus à d’autres utilisations que la recherche de terroristes potentiels
- Un citoyen aura du mal à saisir le CNCTR pour écoute abusive du fait qu’il doit prouver qu’il est surveillé (ce qui sera difficilement détectable).
- Enfin la France risque de perdre la confiance des divers acteurs du numériques qui préfèreront se tourner vers des pays moins intrusifs dans la vie privée de leurs clients
Mr le député nous a écouté, a noté certaines observations qu’il est censé remonter à l’assemblé, a défendu son point de vu et celui du gouvernement…
J’ai pu poser quelques questions (comme la difficulté de saisir le CNCTR pour un citoyen, ou les problématiques techniques autour des algorithmes), je ne sais pas si cela va faire évoluer les choses, mais il faut reconnaître qu’on nous a laissé la parole.
A suivre, même si j’ai peu d’espoir.
